Il faut le dire clairement : Ursula von der Leyen n’aime pas les agriculteurs. Son projet de cadre financier pluriannuel démontre une volonté assumée d’atomiser la Politique agricole commune (PAC), pilier historique de la construction européenne. En détricotant ses fondements, en réduisant ses moyens et en la vidant de sa cohérence, elle porte un coup terrible à nos agricultures, à nos territoires, et à la souveraineté alimentaire de l’Union européenne.
Madame von der Leyen veut nous faire croire qu’on peut défendre une souveraineté alimentaire… sans agriculteurs. C’est non seulement absurde, c’est dangereux. On a déjà vu cette logique à l’œuvre avec l’illusion d’une souveraineté industrielle sans industrie. Résultat : des dépendances accrues, des emplois détruits, et un affaiblissement stratégique de l’Europe.
Le Mercosur était un signal. L’obsession libre-échangiste, au détriment des producteurs européens, montrait déjà son mépris pour celles et ceux qui nous nourrissent. Aujourd’hui, c’est confirmé. En démembrant la PAC, en pulvérisant tout ce qui faisait sa force, la Commission tourne le dos aux leçons de la crise et à l’appel lancé par les agriculteurs depuis des mois.
Madame von der Leyen gouverne seule, et mal. Elle nous entraîne droit dans le mur. Mais nous ne nous laisserons pas faire. L’avenir de l’Europe ne peut se construire sans ses agriculteurs.
